Question écrite n°00304, M Jean-Jacques PANUNZI, réponse publiée 15/05/2025
ConformĂ©ment aux articles L. 2123-34 et L. 2123-35 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT), la commune est tenue d'accorder sa protection au maire lorsqu'il est victime de violences, outrages ou menaces en lien avec ses fonctions et lorsqu'il fait l'objet de poursuites pĂ©nales pour des faits qui n'ont pas le caractĂšre de faute dĂ©tachable de l'exercice de ses fonctions. L'article 104 de la loi n° 2019-1461 du 27 dĂ©cembre 2019 relative Ă l'engagement dans la vie locale et Ă la proximitĂ© de l'action publique a complĂ©tĂ© ces dispositions, en prĂ©cisant que chaque commune est tenue de souscrire un contrat d'assurance comportant une garantie couvrant les frais liĂ©s Ă cette protection. L'objectif de cette rĂ©forme Ă©tait de rendre plus prĂ©visibles les coĂ»ts supportĂ©s par les collectivitĂ©s territoriales pour assurer la protection fonctionnelle de leurs Ă©lus, en transfĂ©rant le risque sur un contrat d'assurance. Ce contrat doit notamment contenir une garantie relative au conseil juridique, c'est-Ă -dire aux frais d'avocat qui pourraient rĂ©sulter de la mise en oeuvre de la protection fonctionnelle. DĂšs lors, leur remboursement n'est plus assurĂ© par la collectivitĂ©, mais bien par l'assureur de celle-ci. Le Gouvernement, conscient qu'il s'agissait d'une charge nouvelle prĂ©judiciable au budget des petites communes, a souhaitĂ© que le coĂ»t liĂ© Ă la souscription de tels contrats soit compensĂ© par l'Ătat pour les communes de moins de 3 500 habitants. L e montant de cette compensation, qui prend la forme d'une sous-enveloppe de la dotation particuliĂšre « Ă©lu local », a Ă©tĂ© fixĂ© au regard des pratiques constatĂ©es en matiĂšre d'assurance de responsabilitĂ© civile applicable aux Ă©lus. La protection des Ă©lus locaux, en particulier celle des Ă©lus municipaux, constitue un enjeu majeur pour le Gouvernement, qui a annoncĂ© le 7 juillet 2023 un plan national de prĂ©vention et de lutte contre les violences faites aux Ă©lus composĂ© de 12 mesures complĂ©mentaires, dotĂ© de 5 millions d'euros. Il s'est notamment engagĂ© Ă renforcer son soutien financier pour la mise en oeuvre de la protection fonctionnelle des Ă©lus et a Ă©tendu, dans la loi de finances pour 2024, aux communes de 3 500 Ă moins de 10 000 habitants la compensation mentionnĂ©e supra du coĂ»t des contrats d'assurance liĂ©s Ă la protection des Ă©lus. Ce plan a Ă©tĂ© complĂ©tĂ© par la loi n° 2024-247 du 21 mars 2024 renforçant la sĂ©curitĂ© et la protection des maires et des Ă©lus locaux. Ce texte consolide l'arsenal rĂ©pressif en cas de violences commises Ă l'encontre d'Ă©lus locaux et amĂ©liore, le cas Ă©chĂ©ant, leur prise en charge. Elle a notamment rendu automatique l'octroi de la protection au maire ou au prĂ©sident de l'exĂ©cutif de la collectivitĂ©, Ă ses adjoints ou vice-prĂ©sidents, ainsi qu'aux membres de l'organe dĂ©libĂ©rant ayant reçu dĂ©lĂ©gation ou Ă l'un de ces Ă©lus ayant cessĂ© ses fonctions, lorsqu'ils sont victimes de violences, de menaces ou d'outrages Ă l'occasion ou du fait de leurs fonctions.