Question écrite n° 199, M Thibault BAZIN, réponse publiée le 29/04/2025
L'article 17 de la loi n° 2023-1196 du 18 dĂ©cembre 2023 pour le plein emploi est venu instituer un service public de la petite enfance et confĂšre aux communes la qualitĂ© d'autoritĂ© organisatrice de l'accueil du jeune enfant devant exercer, selon leur population, jusqu'Ă quatre compĂ©tences. ConformĂ©ment aux dispositions du troisiĂšme alinĂ©a de l'article 72-2 de la Constitution et de l'article L. 1614-1-1 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT), l'institution de nouvelles missions obligatoires pour les communes constitue une crĂ©ation de compĂ©tences ouvrant droit Ă un accompagnement financier librement dĂ©terminĂ© par le lĂ©gislateur, sous rĂ©serve de ne pas remettre en cause le principe de libre administration de ces collectivitĂ©s. Toutefois, dans la mesure oĂč l'Etat n'exerçait aucune des quatre compĂ©tences créées et que les communes pouvaient librement et volontairement mettre en Ćuvre tout ou partie d'entre elles, l'institution du service public de la petite enfance ne peut juridiquement ĂȘtre qualifiĂ© de transfert de compĂ©tences, ce qui, en application du mĂȘme troisiĂšme alinĂ©a de l'article 72-2 de la Constitution et de l'article L. 1614-1 du CGCT, aurait ouvert droit Ă une compensation intĂ©grale, Ă©gale aux dĂ©penses exposĂ©es par l'Etat pour l'exercice de ces mĂȘmes compĂ©tences au moment de leur transfert. En consĂ©quence, le lĂ©gislateur a notamment choisi, au VI de l'article 17 de la loi pour le plein emploi, de rĂ©server cet accompagnement financier aux seules communes de plus de 3 500 habitants, seuil dĂ©mographique Ă partir duquel les communes ont l'obligation d'exercer l'intĂ©gralitĂ© des quatre compĂ©tences constituant ce nouveau service public. Dans le cadre des travaux prĂ©paratoires Ă l'Ă©laboration du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, une enveloppe de 85,5 M⏠a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e Ă cette fin sur le programme 304 "Inclusion sociale et protection des personnes". Les modalitĂ©s de rĂ©partition de cette enveloppe sont encadrĂ©es par la loi de finances pour 2025 et seront prĂ©cisĂ©es ensuite par un dĂ©cret en Conseil d'Etat. Le soutien de l'Etat Ă cette politique publique ne se limite toutefois pas Ă ce seul accompagnement financier. Il se traduit Ă©galement par un renforcement des moyens dĂ©diĂ©s Ă la branche "famille" de la sĂ©curitĂ© sociale, notamment dans le cadre de la convention d'objectifs et de gestion conclue entre l'Etat et la Caisse nationale d'allocations familiales qui est dotĂ©e de 5,5 Mds⏠supplĂ©mentaires pour la pĂ©riode 2023-2027.